Nouvelles et Textes pour rien

Nouvelles et Textes pour rien

Samuel Beckett

Language: French

Pages: 81

ISBN: B004PB0DXY

Format: PDF / Kindle (mobi) / ePub


Les Nouvelles sont de 1945, les Textes pour rien de 1950.

Samuel Beckett a écrit ces textes en français. Le recueil a été publié en 1955.

Sommaire : L'expulsé - Le calmant - La fin - Textes pour rien (I à XIII).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

là-haut, par instants. Avec quelle diversité. III Laisse, j’allais dire laisse tout ça. Qu’importe qui parle, quelqu’un a dit qu’importe qui parle. Il va y avoir un départ, j’en serai, ce ne sera pas moi, je serai ici, je me dirai loin, ce ne sera pas moi, je ne dirai rien, il va y avoir une histoire, quelqu’un va essayer de raconter une histoire. Oui, foin de démentis, tout est faux, il n’y a personne, c’est entendu, il n’y a rien, foin de phrases, soyons dupe, dupe des temps, de tous les

silence, combien d’heures encore, jusqu’au prochain silence ? Ah être fixé, savoir cette chose sans fin, cette chose, cette chose, ce fouillis de silence et de mots, de silences qui n’en sont pas, de mots qui sont des murmures. Ou savoir que c’est encore de la vie, une forme de vie, vouée à finir, comme d’autres ont pu finir, comme d’autres pourront finir, avant que la vie finisse, sous toutes ses formes. Des mots, des mots, la mienne ne fut jamais que ça, que pêle-mêle le babel des silences et

le vieux thrène stupide, je me pose, et jusqu’au bout, une nouvelle question, la plus ancienne, celle de savoir si cela a toujours été ainsi. Eh bien, je vais me dire une chose (si je peux), lourde j’espère de promesses pour l’avenir, à savoir que je commence à ne plus du tout savoir comment cela se passait autrefois (j’ai pu), et par autrefois j’entends ailleurs, le temps s’est fait espace et il n’y en aura plus, tant que je ne serai pas hors d’ici. Oui, mon passé m’a mis dehors, ses grilles se

lesquelles je tirai, des deux mains, afin de me dégager. J’aurais dû enlever mon manteau et le jeter par la fenêtre, mais il aurait fallu y penser. À peine sorti de la cour je pensai à quelque chose. La fatigue. Je glissai un billet dans la boîte d’allumettes, je rentrai dans la cour et je posai la boîte sur le rebord de la fenêtre par laquelle je venais de passer. Le cheval était à la fenêtre. Mais ayant fait quelques pas dans la rue je retournai dans la cour et repris mon billet. Les allumettes

ce chapeau, mais il n’était pas à eux, mais à moi, alors ils me le rendaient. Mais le charme était rompu. Comment décrire ce chapeau ? Et pourquoi ? Lorsque ma tête eut atteint ses dimensions je ne dirai pas définitives, mais maxima, mon père me dit, Viens, mon fils, nous allons acheter ton chapeau, comme s’il préexistait depuis l’éternité, dans un endroit déterminé. Il alla droit au chapeau. Moi je n’avais pas voix au chapitre, le chapelier non plus. Je me suis souvent demandé si mon père

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