Vies de Philosophes et de Sophistes
Eunapius
Language: French
Pages: 157
ISBN: 2:00292351
Format: PDF / Kindle (mobi) / ePub
De toutes les doxographies ou biographies de penseurs grecs que les auteurs de l’Antiquité ont laissées pour la postérité, seules quelques-unes nous sont parvenues. Pourtant, et aussi peu soient-elles, toutes n’ont pas connu un sort égal, et certaines ont même, malgré leurs indéniables qualités, plongé dans l’oubli.
C’est le cas des Vies de philosophes et de sophistes d’Eunape de Sardes, collection de biographies originale pour l’époque car elle expose la vie des philosophes et des sophistes dans un seul et même ouvrage. Mais c’est avant tout la génération de penseurs abordée dans ce recueil qui fera sa spécificité, et l’œuvre d’Eunape sera bien la seule à couvrir, comme il le dira lui-même, tout un pan de la pensée grecque déjà délaissé par les doxographes.
Ces Vies ont aussi la particularité d’être écrites par un intellectuel engagé dans les controverses politiques, philosophiques et religieuses de son temps, la fin du IVe siècle de notre ère, période charnière pour la philosophie et surtout pour le paganisme, dans un Empire romain tout juste christianisé. En ces temps de crise, l’ouvrage prend la forme d’un manifeste philosophique exposant un idéal de vie païen, profondément ancré dans une culture grecque classique, se réclamant de Platon, d’Homère et s’incarnant en la personne de Julien l’Apostat, dont la biographie inédite occupe une place centrale.
Pour toutes ces raisons, qu’elles soient philosophiques ou historiques, Les Vies de philosophes et de sophistes méritaient une nouvelle traduction tenant compte des récentes avancées de la recherche philologique.
anecdotes plus extraordinaires et plus prodigieuses encore, mais que je n’ai pas consignées ici, persuadé qu’il est dangereux et même impie de mêler à un récit se réclamant solide et sérieux une tradition orale falsifiée et corrompue par le temps. Mais bien que je consigne, et non sans réticence, ces faits qui ne sont que rumeur, j’emboîte toutefois le pas de ces hommes qui, se défiant des autres signes, s’inclinèrent à la vue de l’évidence. À ce que nous savons, aucun des disciples de Jamblique
l’invitation204, et une fois rendu à la cour, il fit montre d’une grande prudence : [478] bien qu’il ne manquait pas de flatteurs, il demeurait fidèle à luimême et la cour impériale ne suscitait chez lui aucune espèce d’exaltation. Au contraire, il s’efforçait même d’en rabaisser le faste royal et de la maintenir à un niveau plus conforme à la philosophie. Quant à Chrysanthe, ne se laissant pas prendre à ces pièges et à ces machinations, il consulta les Dieux et, comme leur volonté était
répondait � Alors même que j’avais renversé Périclès, celui-là dit m’avoir vaincu en affirmant qu’il n’a pas été mis à terre342 », de même, Magnos démontrait que ceux qui avaient été soignés par d’autres médecins que lui étaient encore malades. Et lorsque les patients remis sur pieds se portaient à merveille et rendaient grâce ceux qui les avaient soignés, Magnos dominait ces mêmes médecins jusque dans le langage et grâce aux questions qu’il posait ; aussi lui assigna-t-on une école publique à
Cicéron (2, 1) de Plutarque, le troisième jour de janvier est le jour où � les officiers et magistrats de Rome ont maintenant accoutumé de faire tous les ans solennelles prières et sacrifices pour la santé et prospérité de l’empereur » (trad. Amyot). 244 Deux manifestations de Némésis se tenaient à Smyrne. 245 Comme W.C. Wright et Civiletti, nous pensons que βατυγνώμον n’exprime pas ici le sens mélioratif de � profonde sagesse », mais bien le sens péjoratif de � pensées abstruses ». 246
faiblesse de la frontière Est. L’Empire est alors attaqué sur deux fronts simultanément, par le Danube, que les barbares traversèrent une fois gelé, et par le Caucase. Les Goths ravagent alors l’Illyricum, la Mésie et la Thrace, et avant la fin de l’hiver, ils se déplacent jusque dans les Balkans. C’est à ce moment qu’Hilarios est décapité par les Goths. 250 Originaire d’Arménie, ce sophiste sera le maître d’Eunape lors du séjour de ce dernier à Athènes. Il serait né aux alentours de 276 après