Mes pensées

Mes pensées

Montesquieu

Language: French

Pages: 340

ISBN: 2:00301548

Format: PDF / Kindle (mobi) / ePub


Jeter des idées sur le papier et les voir aller leur chemin en toute liberté fait partie des intentions proclamées d'emblée par l'auteur : "ce sont des idées que je n'ai point approfondies et que je garde pour y penser à l'occasion". Mais, "Mes pensées" pour Montesquieu, ce sont aussi celles qui permettent de garder en réserve, ou par devers soi, une formule définitive, un jugement aussi méchant que brillant, une maxime dont on se demande si, à force d'être banale, elle ne serait pas étonnamment profonde. Alors qu'un autre recueil de Montesquieu, le Spicilège, est surtout tourné vers l'histoire et constitue un réservoir documentaire, Mes Pensées révèlent bien davantage un esprit en action. On y trouvera notamment un chapitre entier échappé de l'Esprit des lois, et les restes d'un ouvrage qui a été depecé pour en alimenter un autre. Tous les thèmes chers à Montesquieu sont présents, notamment un long développement sur la théorie du pouvoir.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

diraient : Si j’avais ces dix mille livres de plus ; et in infinitum. [802] Les femmes obtiennent mieux les grâces de la Cour que les hommes, les princesses plus que les princes : c’est qu’elles n’entendent jamais les raisons qu’on leur donne du refus, elles reviennent donc toujours à la charge et lassent. [804] Quand je vois un homme de mérite, je ne le décompose jamais ; un homme médiocre qui a quelques bonnes qualités, je le décompose toujours. [819] Si les hommes avaient resté dans le

semble que la timidité est jointe à l’avarice ; ainsi les vieillards, les eunuques, les femmes : tout cela vient de faiblesse d’âme. [919] Je dis : Les fats ne sont jamais méchants ; c’est qu’ils s’admirent et ne sont irrités contre personne. [922] La plupart des hommes sont plus capables de faire de grandes actions que de bonnes. [949] Tous les gens timides* menacent volontiers : c’est qu’ils sentent que les menaces feraient sur eux-mêmes une grande impression. [951] La vanité de la

des vôtres ?, lui répondit le cannibale. Ah ! Nous les tuons ! Mais quand ils sont morts, nous ne les mangeons pas1. Il semble qu’il n’y ait point de peuple qui n’ait sa cruauté particulière, que chaque nation ne soit touchée que de celle des autres nations, comme si la barbarie était une affaire d’usage, comme les modes et les habits. [1682] L’esprit de conversation2 est ce qu’on appelle de l’esprit parmi les Français. Il consiste à un dialogue ordinairement gai dans lequel chacun, sans

formidables. Les modes arrivent lentement dans la médecine1. Nos pères seraient bien étonnés, eux qui prenaient dans la santé un lavement chaque jour et un cautère, qui dans leurs maladies gardaient la fièvre jusques à ce qu’elle s’en allât, qui s’accablaient d’autant de juleps que les apothicaires leur en distribuaient, qui gardaient une blessure six mois avec une tente2, s’ils voyaient la manière expéditive de la médecine et de la chirurgie. [368] On ne voudra donc jamais calculer, et moi je

nature et des passions. [130] Ceux qui ont une légère connaissance de l’Antiquité voient les défauts d’Homère naître avec les temps qui l’ont suivi. [131] Ayant lu plusieurs critiques faites de nos jours contre les anciens, j’ai admiré plusieurs de ces critiques, mais j’ai admiré toujours les anciens. J’ai étudié mon goût et examiné si ce n’était point un de ces goûts malades sur lesquels on ne doit faire aucun fond, mais plus j’ai examiné, plus j’ai prouvé que j’avais raison de penser comme

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