Les ultras des lumières (Contre-histoire de la philosophie, tome 4)
Michel Onfray
Language: French
Pages: 204
ISBN: 2:00364866
Format: PDF / Kindle (mobi) / ePub
Le siècle dit « des Lumières » ne pouvait échapper à la contre-expertise de l'hédoniste Michel Onfray. Les Lumières officielles semblent bien palichonnes au regard du radicalisme de certains philosophes trop négligés. Ainsi, tandis que Voltaire veut « écraser l'infâme » et tandis que Rousseau les fustige également, se formule une pensée hédoniste, athée, matérialiste, révolutionnaire mais pas comme l'historiographie marxiste, elle aussi ici déconstruite, l'a prétendu. Ce courant de pensée génère beaucoup moins le marxisme qu'on l'a dit, mais une sensibilité jamais nommée : l « utilitarisme français ». Une fois passée la Manche au siècle suivant, cette façon de penser, radicalement opposée à Kant, donnera la philosophie anglo-saxonne avec sa spécificité qui la distingue tant de la pensée continentale. Meslier, La Mettrie, Maupertuis, Helvétius, D Holbach incarnent cette sensibilité pendant que Sade est lu par Onfray comme ce qu'il est : un penseur féodal, délinquant relationnel, contre-révolutionnaire et précurseur du fascisme (voir la lecture des Cent vingt journées de Sodome), et non le grand libérateur qu'on se plait habituellement à dire La Contre-Histoire comptera, au final, 6 volumes. Les titres à venir seront : Tome 5 : « L'eudemonisme social » Tome 6 : « Les radicalités existentielles »
l’extrapolation, et non de manière centrale. Montaigne n’attend pas de la politique la réalisation de son bonheur propre, ni même qu’elle y contribue. Gassendi non plus. Meslier, si. Athée, matérialiste, hédoniste, Meslier boucle son système avec la promotion d’un � communalisme international » très oxymorique car il s’appuie sur la cellule villageoise tout en visant la révolution planétaire. On a parlé de � communisme », ça n’est pas faux, d’un � présocialisme », juste également, ou d’un
bombardements de la Seconde Guerre mondiale pulvérisèrent l’endroit. Il ne reste aucune trace de cette machine jadis emballée. Sinon ses livres... 6 Autoportrait en opiomane. La Mettrie parle volontiers à la première personne, fidèle en cela à Montaigne – � mon philosophe », comme il l’écrit – qui est, confie-t-il dans L'Anti-Sénèque, � le premier Français qui ait osé penser ». Certes, les œuvres ne se comparent pas, le Malouin semble un disciple radical – un � Montaigne devenu fou �, pour
le diable, sur les vilaines passions, la méchanceté, le rôle majeur de l’envie, sur le vice et la vertu, et tant d’autres sujets, Helvétius taille des diamants et les enchâsse dans le corps de papier de ses ouvrages, au risque parfois qu’on ne les y trouve point. Jugeons-en : � Tout grand talent est en général un objet de haine » ; ou bien : � Qui peut composer de bons ouvrages ne s’amuse point à critiquer ceux des autres » ; ou encore : � L'impuissance de bien faire produit le critique»;
du mal sur le double terrain du particulier et de l’universel. Ces deux instances n’existent pas en idoles majuscules, dans l’absolu d’un ciel des idées platonicien. Dieu ne pose pas les valeurs en décidant une bonne fois pour toutes, de façon arbitraire, qu’une chose est bonne, l’autre non. Un exemple. La sexualité ? Une mauvaise chose en soi, disent les chrétiens. D’Holbach rétorque : non, pas en soi, mais relativement à la situation : la sexualité de qui avec qui? Quand? Pour quelles raisons?
matière relève bien plutôt des mots creux des philosophes; enfin, cet encyclopédiste n’a jamais publié une seule notice, même minimale, dans la somme supervisée par Diderot et d'Alembert ! Pour les Idéologues, un seul ouvrage de référence, ancien lui aussi : François Picavet, Les Idéologues. Essai sur l’histoire des idées et des théories scientifiques, philosophiques, religieuses, etc. en France depuis 1789, 1891, Georg Olms Verlag, reprint 1972, 628 pages. Plus récent, Laurent Clauzade,